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Patrimoine de Lévignac

I. Dans le Bourg

La Halle

La halle actuelle date de la seconde moitié du XIXe siècle (la précédente se trouvait presque au même emplacement mais était disposée en sens opposé, entre l'ancienne église et la maison commune).

 

Jusqu'à la veille de Seconde Guerre mondiale, des marchés aux prunes renommés dans toute la région s’y tenaient tous les mercredis de la mi-août à la fin octobre.

 

Restaurée à plusieurs reprises, on y organise diverses manifestations comme, depuis 2002, les marchés nocturnes de producteurs en période estivale.

L'Ancienne Église

La première église de Lévignac se trouvait près de l’ancienne halle, au sud de la place.

 

Peut-être construite dès la création de la bastide, elle était entièrement voûtée et composée d'une nef centrale, de deux bas-côtés, d'un clocher, et l’accès se faisait par le nord.

 

Dès 1859, à cause de sa petitesse et de sa vétusté, on projette de la remplacer par une autre. Sa démolition commence vers 1868 et les matériaux recueillis sont en grande partie vendus.

 

La commune conserve alors la propriété de l'emplacement de la nef et du bas-côté nord occupés aujourd'hui par la place.

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La Maison Commune

Sur le côté nord de la place, à l’emplacement de l’actuel bistrot-brasserie, se trouvait jusqu'au milieu du XIXe siècle la maison commune.

 

Avant la Révolution, c'est là que se réunissait la jurade, équivalent du conseil municipal actuel, à la différence que ses membres, consuls et jurats, n'étaient pas élus par les habitants mais pris parmi les notables.

 

La jurade était le relais entre le pouvoir central et la population, et elle s'occupait surtout de problèmes locaux comme l'entretien des édifices publics ou la nomination des “cotisateurs” chargés de fixer le montant des impôts et des collecteurs chargés de les percevoir.

Le Couvent

Ce que l'on désigne par “couvent” est un ensemble de deux maisons léguées en 1857 par des notables lévignacais pour y installer une école de filles à la fois confessionnelle et communale, gérée par deux congrégations religieuses successives jusqu'au début des années 1930.

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En septembre 1914, la municipalité décide d’y créer un hôpital militaire qui est offert gracieusement le mois suivant au Service de santé des armées. Il s’agit d’un hôpital bénévole d’une capacité de vingt lits où sont accueillis jusqu’en octobre 1917 cent soixante-dix soldats malades, blessés ou convalescents.

 

En 1915, l'écrivain Charles Derennes, qui en est l’infirmier-chef, y reçoit son ami Pierre Benoit, alors en convalescence à Toulouse, et la tradition veut que celui-ci y ait écrit son deuxième roman, L'Atlantide (1919), qui lui vaut une renommée internationale, mais ces faits sont inexacts.

Le nom des deux écrivains a été donné à la petite place en 1991.

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Situé au 4 rue du Couvent on peut toujours y voir son escalier avec sa partie haute et basse.

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L'Ancien Château & la Mairie

Peut-être antérieur à la fondation de la bastide, l’ancien château se trouvait dans l’enceinte du bourg, séparé de lui par une cour et un fossé. Il était composé au XVIIe siècle de deux tours, l'une ronde et l'autre carrée, d'un corps de logis et d'une écurie.

 

Décrété bien national en 1793, la municipalité décide de le démolir et il n’en subsiste aujourd’hui qu’un puits. En 1823, le comte Robert de Mac Carthy, le fils du dernier seigneur, fait don du terrain à la fabrique (le conseil d’administration) de la paroisse, que partagent ensuite deux familles, et la commune l’acquiert à son tour en 1855 pour y construire la mairie et, à l’arrière, une école de garçons.

 

À partir de 1911, à la place du jardin de l'instituteur, commence la construction de deux nouvelles classes qui fonctionnent jusqu'au milieu des années 1950, époque où le groupe scolaire actuel est achevé.

Le Chemin de Ronde

Le chemin de ronde qui part du pont au sud et rejoint l'extrémité nord du bourg a été probablement créé vers la fin du XVe siècle, après la Guerre de Cent ans, quand la sécurité des biens et des personnes a pu être assurée.

 

Il se situe à l’emplacement probable des remparts (ceux-ci existaient encore au XVIe siècle) ou des fossés qui ceinturaient la bastide. En l'empruntant, on peut voir les maisons-remparts qui possèdent toutes un jardin en contrebas.

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L'Église

L'église actuelle a été édifiée entre 1865 et 1868 sur l'emplacement de l'ancien cimetière qui se trouvait à l’extérieur de la bastide. C'est Guillaume Boulin de Laprade, un riche propriétaire natif de Lévignac et avocat à Bordeaux, qui a eu le premier l'idée de sa construction en 1859.

 

La municipalité s'adresse à un architecte renommé de Bordeaux, Gustave Alaux. La première pierre est posée en 1865, elle est consacrée en 1868, et elle sera entièrement restaurée en 1956.

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De style néogothique, très en vogue à l’époque, elle a une superficie de 600 mètres carrés. Elle est en forme de croix latine et ses voûtes sont en croisée d'ogives. Elle se compose d'une nef de trois travées, d'un transept et d'un chœur de deux travées à chevet plat. Le clocher à trois étages, surmonté d'une flèche, a une trentaine de mètres de hauteur. Elle possède un ensemble de beaux vitraux qui a partiellement fait l’objet d’une récente campagne de restauration.

La Bibliothèque

Le bâtiment situé en face du groupe scolaire a été construit au XVIIe siècle (la date de 1625 était inscrite au-dessus d'une petite fenêtre aujourd'hui disparue).

 

La maison et ses dépendances ont été données à la fabrique paroissiale en 1859 pour en faire un presbytère, et celui-ci est transféré en 1909 à la commune qui y établit alors une école laïque de filles.

 

Depuis cette époque, le bâtiment a été transformé en habitation pour les instituteurs, en salles de classe qui ont été réhabilitées ultérieurement et abritent aujourd’hui la bibliothèque, tandis que la partie orientale et les dépendances ont laissé place à la cantine scolaire.

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Puits Multicentenaire

En novembre 2024, lors des travaux de la route, l’équipe municipale a découvert un ancien puits multicentenaire. Il alimentait les anciens bains douches publics créés en 1938. Il a été détruit entre les années 70 et 80 et recouvert d’une chape de béton. Depuis, il a failli sortir des mémoires.

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C’est un puits bâti en pierres de 12 mètres de profondeur. Les ouvriers maçons sur place ont construit une rehausse et posé une margelle pour le conserver. Cette restauration est de nature à le faire revivre, et cette renaissance vient enrichir notre patrimoine.

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Désormais, sorti de l’oubli, il devient précieux, il servira encore, et avec générosité, pour irriguer le parc végétal de la Bastide et prendre pleinement sa place dans le “Village Jardin”.

II. Dans la Commune

L'Église de Sainte Croix

Située à environ trois kilomètres au sud-est du bourg, l’église romane de Sainte-Croix date du XIIIe siècle. Elle est composée d’un clocher-mur percé d’un portail de style ogival et de deux arcades, d’une nef et d’un chœur en hémicycle auquel est accolée une sacristie. Le cimetière se trouvait sur le terrain qui la jouxte.

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Jusqu’à la Révolution, la paroisse de Sainte-Croix fait partie de la juridiction de Lévignac. Entre le début du XIXe siècle et 1919, elle est desservie par les curés de Caubon-Saint-Sauveur, puis l’église est abandonnée et tombe en ruine (sa démolition est envisagée dans les années 1940), jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement sous la végétation.

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Entre mars 1984 et août 1988, avec l’accord de la commune et sous l’égide de l’association des Quatre Saisons, un vaste chantier de travaux est mené par une équipe de bénévoles et des artisans locaux : débroussaillage du site, nettoyage du clocher et des murs, déblaiement de l’intérieur, démontage et remontage des murs. Sauvegardé et mis en valeur, le site est désormais entretenu, accessible au public, et des manifestations s’y déroulent chaque année.

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Le Puits Gavache

En empruntant le Chemin des Bories, à mi-parcours environ, on remarquera sur la gauche une petite construction circulaire en pierre au sommet arrondi et percée d’une ouverture rectangulaire. Il s’agit d’un puits “gavache”.

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Le terme gavache désigne péjorativement l’étranger, plus précisément des immigrants de langue d’oïl implantés en pays d’oc. En effet, dans la seconde moitié du XVe siècle, après la Guerre de Cent ans, et au début du XVIe siècle, suite à des épidémies de peste, la partie méridionale de l’Entre-deux-Mers et la vallée du Dropt sont repeuplées par des populations venues de la Saintonge, de l’Angoumois et du Poitou.

 

On parle d’ailleurs de “Gavacherie de Monségur” ou de “Petite Gavacherie”, dont des caractéristiques propres comme la langue appelée “marot” ou des modes de vie avaient presque totalement disparu au début du XXe siècle.

 

Ce puits, mais aussi des noms de lieux, de familles et un habitat spécifique témoignent encore aujourd’hui de l’origine de ces populations.

Le Lavoir du Ruisseau Perdu

Situé à l’est et un peu à l’écart du bourg (le Ruisseau Perdu coule à proximité), ce lavoir communal a longtemps été laissé à l’abandon avant d’être restauré.

 

Il a probablement été construit vers le milieu du XIXe siècle, à une époque où les autorités favorisent la construction de ce type d’équipement afin de développer de nouvelles habitudes hygiénistes suite à diverses épidémies.

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On y accède par un abri constitué d’une charpente en bois reposant sur un pilier et d’une toiture à deux pans couverte de tuiles canal. Il est ouvert sur un bassin étanche alimenté en eau, limité sur trois côtés par une bordure en pierres plates inclinées où le linge était lavé, savonné et battu.

 

Au-delà de sa fonction première, ce lavoir était aussi pour la communauté villageoise un lieu de rencontres et de convivialité, dont l’usage s’est progressivement perdu à partir des années 1950.

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La Ragotte

La stèle ainsi que le panneau historique se situe à environ 5 km du bourg de Lévignac à la limite de la Gironde, proche de Taillecavat.

Ils retracent l'histoire de la tragédie du 17 décembre 1943 :

la Gestapo d’Agen et des feldgendarmes de Marmande investissent la ferme de La Ragotte pour s’emparer d’un dépôt d’armes caché dans le séchoir à tabac, suite à une dénonciation.

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Cinq personnes sont arrêtées : le propriétaire Roger Ossard, organisateur et responsable du réseau de Résistance de Lévignac, son épouse Yvette, le commis Auguste Egron, la servante Juliette Bouhet et Camille Daunis, un réfractaire au Service du travail obligatoire qui s’est battu contre les Allemands.

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Ils s’emparent d’un autre dépôt d’armes à la ferme de Jacques Estève située à proximité, à Saint-Pierre-sur-Dropt, ils arrêtent le commis Joseph Llo et un voisin Jean Sounalet. Tous seront déportés en Allemagne. Juliette Bouhet et Joseph Llo ne reviendront pas des camps de la mort.

 

Trois résistants sont tués ce matin-là : René Maury, un jeune réfractaire présent sur les lieux qui tentait de fuir, ainsi que Georges Dartiailh et Paul Gabarra, les responsables de la Résistance dans le Marmandais, qui s’étaient rendus à la ferme et ont été surpris par le brouillard.

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Depuis le 17 décembre 1945, on commémore chaque année ces tragiques événements près de la stèle érigée sur la propriété de la famille Ossard.

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