Histoire de Lévignac
Les informations figurant dans cette rubrique sur l’histoire de Lévignac
et son patrimoine sont présentées de façon succincte.
Les personnes qui souhaiteraient en savoir plus peuvent se procurer à la mairie
la Monographie de la Bastide de Lévignac-de-Guyenne, parue en 2016 *
*(Nouvelle édition de la Monographie de Lévignac-de-Guyenne, ouvrage collectif édité en 1985, dont le tirage avait été vite épuisé).
I. Un Peu De Toponymie
Lévignac viendrait d’un nom de personne et daterait de l’époque gallo-romaine.
Il est formé sur le patronyme latin Levinius, auquel s’ajoute le suffixe -acum qui a une valeur d’appartenance,
pour donner Leviniacum, soit “le domaine de Levinius”.
Si le site de Lévignac a bien été occupé aux époques celtique et gallo-romaine, en revanche on n’a retrouvé
aucune trace d’une villa (un domaine rural), et on ignore tout de ce Levinius.
Le nom de Lévignac apparaît pour la première fois dans un document de la fin du XIIIe siècle sous la forme latinisée Levinhaco.
Au XVIe siècle, il est francisé en Levinhac, et on commence déjà à utiliser l’orthographe que nous connaissons aujourd’hui.
Au XIXe siècle, la commune porte le nom de Lévignac-de-Seyches et l’actuel a été officialisé en 1929.
Pour aller plus loin
« L’origine du nom de Lévignac », dans On en parle sous la halle, n° 11, mai 2004, p. 14
II. Lévignac, Bastide Anglaise
Lévignac s'inscrit dans le mouvement de création de villes ou villages nouveaux
appelés bastides dans le Sud-Ouest de la France entre 1230 et 1350.
Dans un acte du 30 mars 1305, le roi d'Angleterre Édouard Ier Plantagenêt, duc d’Aquitaine, demande à son sénéchal de Gascogne
de faire une enquête sur un projet de paréage (un contrat) entre lui et Guillaume Arnaud de Cogutsante (ou Caussant), chevalier,
et deux frères, Gérard et Amanieu de Levygnak, pour fonder une bastide en ce lieu en y englobant les paroisses voisines.
La construction ne tarde pas à intervenir. Un château est édifié au nord, les habitations, de type maisons-remparts, hautes, serrées
et uniquement accessibles de l’intérieur du bourg, sont bâties jusqu'à l'extrémité du plateau,
et les principales rues aboutissent à la place centrale où se dressent l'église, la halle et la maison commune.
Le bourg est ceinturé de remparts et de fossés qui ont disparu ou dont il ne subsiste que de rares vestiges.
L'accès se fait par deux portes,l'une au nord et l'autre au sud, peut-être démolies avec
les remparts sous la Révolution ou un peu après.
L'accès à la porte sud est encore marqué par une rampe coudée, bordée d'un rempart, qui franchit la dénivellation
sur un pont soutenu par deux arches comblées après 1850.
Pour aller plus loin :
III. Lévignac à Travers l'Histoire
Avant la Révolution, la juridiction (ce terme désigne alors en Agenais une division territoriale) de Lévignac comprend
cinq paroisses qui possèdent toutes une église : Lévignac, Saint-Pierre, Saint-Brice, Sainte-Croix et Civert.
L’existence d’une seigneurie (elle a le titre de baronnie) est attestée dès le Moyen Âge. Entre 1500 et 1777, elle appartient successivement
aux familles de Pellegrue, de Foix-Gurson et de Gontaud-Biron. En 1777, elle est vendue à un noble Irlandais, le comte Justin de Mac Carthy,
fixé à Toulouse avec sa famille, qui en est le dernier seigneur. L’un de ses fils, Nicolas Tuite de Mac Carthy, jésuite et prédicateur
célèbre sous la Restauration, portait d’ailleurs le nom d’ "Abbé de Lévignac".
À la création des communes en 1789, celle de Lévignac couvre le territoire de l’ancienne juridiction.
En 1791, Saint-Pierre et Saint-Brice s’associent pour créerla commune de Saint-Pierre-sur-Dropt.
Entre 1790 et 1792, Lévignac devient chef-lieu d’un canton qui comprend Monteton, Caubon-Saint-Sauveur,
Saint-Géraud et Saint-Pierre, puis la commune est rattachée au canton de Duras,
à celui de Seyches en 1803, enfin, depuis 2015, à celui des Coteaux de Guyenne.
En l’espace d’un siècle et demi, Lévignac connaît une baisse de sa population, plus ou moins significative selon les périodes, phénomène qui s’explique surtout par l’exode rural et un faible taux de natalité, que ne compense
par l’arrivée de migrants français et étrangers entre les années 1920
et l’immédiat après-guerre (Italiens, Bretons et Normands).
Au cours des dernières décennies, l’installation de familles venues du Royaume-Uni, de pays de l’Union européenne et d’autres régions de France
redynamise la commune qui bénéficie d’une position favorable, ce qui la rend très attractive. Plusieurs lotissements prolongent le bourg,
et une offre diversifiée de services, de commerces et d’équipements est proposée à la population.
Depuis quelques années, la municipalité souhaite transformer la totalité du bourg en village jardin afin de le rendre attrayant et de mettre en valeur son patrimoine, ce qui se traduit par un fleurissement des espaces publics, projet qui est en cours de déploiement.